J’ai grandi au Brésil, dans un milieu populaire, dans le contexte social de Rio. J’ai fréquenté plusieurs quartiers, plusieurs milieux. Je pouvais me rendre dans une favela le matin voir un ami et le soir dans un quartier riche pour une réunion. Ça m’a appris la tolérance, l’empathie et le respect.
A l’âge de 17 ans, j’ai dû me prendre en charge ainsi que mon petit frère. J’ai commencé à travailler dans une agence immobilière, gérée par des amis de la famille. Je voulais leur rendre la pareille alors j’ai suivi des cours du soir en marketing pour les aider à développer de nouvelle stratégies. J’ai par la suite travaillé dans une entreprise de construction, dans le département commercial et j’ai été emmené par le directeur vers la concurrence. Toutes ces expériences professionnelles m’ont aidé à grandir. J’ai même rajouté une corde à mon arc en suivant un MBA en gestion de projet. J’étais très fier d’en être arrivé là.
Et puis j’ai rencontré Carolina en plein carnaval. Elle vivait en Belgique. Après une période de relation à distance, on a décidé de vivre ensemble. Je me suis lancé dans cette aventure. Je suis arrivé à Bruxelles en août 2016. Nous avons dû faire face à de nombreux défis administratifs, nous nous sommes mariés mais il me restait le challenge de retrouver un épanouissement professionnel. Je ne pouvais pas réellement valoriser mes compétences, mes diplômes n’étant pas reconnus. J’ai travaillé en intérim. J’ai été confronté à des remarques terribles, du genre : « Vous n’êtes pas payé pour penser ! ». J’ai eu le sentiment que je devais repartir de zéro, comme si je redevenais un enfant.
En arrivant chez A2W, j’avais donc un grand besoin de motivation, de soutien pour comprendre les codes du système belge. Que faut-il mettre dans une lettre de motivation, comment valoriser mon CV, quels sont les acteurs professionnels qui peuvent me soutenir ? Je savais ce que je devais faire mais je ne savais pas comment faire ça de manière efficace !
Aujourd’hui, après presque 2 ans en Belgique, je rêve à nouveau mon futur job. Je souhaite que ce travail puisse m’apprendre de nouvelles choses, que je puisse être heureux et que cette joie puisse déborder sur les gens qui m’entourent. Je veux que mon travail me permette d’accomplir une mission sociale, vers une société avec plus d’équité.
Juillet 2018
Marlon travaille aujourd’hui pour l’asbl Le Pont des Arts en tant que chargé de coordination et ressources humaines.
